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On entre dans un tableau de Schuitten et Peeters...

à fond dans la matérialité du récit de voyage avec des lettres comme un journal de bord, et du sable dans les chaussettes.

Un projet pervasif de plus d'une façon.

https://archives-suspendues.net/

Les règles ne sont pas les plus claires sur les intentions du jeu, mais en gros on découvre qui est vraiment son personnage quand la mécanique nous pousse sur sa pente naturelle. Tip : les monstres ne sont pas toujours ceux qu'on croit.

Le jeu démarre in medias res, mais donne peu de billes pour continuer. C'est pas grave, on apprend plein de choses en route, et le voyage compte plus que la destination

J'ai eu une partie où on ne s'est pas trouvé·es avec les autres joueur·euses. C'est pas la fin du monde, mais... je dirais que l'idée d'intégrer la bande son à une partie est plus importante dans mon expérience que les règles spécifiques de ce jeu.

Aujourd'hui on dirait que c'est un JdR : vu qu'il y a un MJ et des dés ;P

John Harper en pleine forme avec ce jeu. Comme toujours, aucune invention, mais une façon tellement efficace et élégante de communiquer verbalement et graphiquement des éléments de l'avant-garde ludique.

Lady Blackbird a ainsi contribué à démocratiser l'idée de faire participer les joueur·euses à la fiction, mais aussi et notablement :

- les traits

- les règles en une page (feuille PJ)

- les Clefs de The Shadow of Yesterday de Clinton R Nixon

- les prétirés avec un scénario toujours le même mais toujours surprenant #haut-potentiel-ludique

Des techniques souvent tirées du théâtre d'impro, expliquées clairement en quelques phrases et rangées par style de jeu visé.

Incontournable pour le jeu freeform, super utile dans tous les cas.

La mise en page moderne est là : https://erebaltor.se/rickard/playWithIntent_newLayout.pdf

Un des effets doudou de Happy together tient je crois à cela :

pour son personnage on choisit un but à atteindre, un objectif dramatique général.

Et on a l'assurance qu'il ne sera pas résolu pendant la partie. Cela donne un axe fort au personnage mais désarme cet enjeu au moment-même où il est créé.

Plutôt que de dire : "Oh, dis, oublie un peu ton boulot, on part à la montagne c'est pour décrocher de tout ça." le jeu décroche *effectivement* le personnage. Il y a le potentiel pour que l'ombre du souci plane à mesure que la fin approche, mais je ne l'ai pas vécu en partie. Et vous, quel effet ce petit bout de règle a eu sur vous ?

Sinon, je conseille d'animer la partie avec le résumé des règles plutôt qu'avec le livret, un peu long à lire.

Un super jeu, mais ...

Attention, le jeu ne propose pas d'outils de sécurité émotionnelle. Pourtant, avec sa thématique santé mentale et son air-de-rien bêtement contemporain, il est facile de trouver des échos dérangeants avec la vie réelle.

Apportez vos outils et pratiquez vos techniques de confiance avant la partie.